Diverses causes de la Seconde Guerre mondiale sont généralement avancées, comme les conséquences de la Première Guerre mondiale et plus précisément l'Europe qui découle du traité de Versailles, les relations internationales entre les principaux acteurs du futur conflit ainsi que les situations géostratégiques et économiques des divers belligérants.
Les événements précédents la guerre en Europe
Des tensions nées de la nouvelle Europe définie par le traité de Versailles...
A la suite de la reddition sans condition de l'Allemagne qui met fin à la Première Guerre mondiale, de vastes négociations entre les anciens belligérants se tiennent pour redélimiter les frontières des pays de l'Europe et de leurs colonies ainsi que fixer les compensations que l'Allemagne devra payer aux vainqueurs du conflit.
Ces négociations débouchent sur plusieurs traités, dont le traité de paix de Versailles qui est signé le 28 juin 1919 entre l'Allemagne et les Alliés.
Ce traité contraint l'Allemagne à accepter l'entière responsabilité du conflit de la Première Guerre mondiale et fixe des conditions de reddition absolument humiliantes et démesurées qui lui sont imposées. Les conditions sont de remettre les armes et les navires militaires aux Alliés, de réduire l'armée allemande à 100 000 soldats, de répartir parmi les vainqueurs les territoires annexés ou administrés par l'Allemagne ainsi que de verser une compensation aux Alliés. De telles conditions ont empêché la reprise économique de l'Allemagne, ce qui suscite l'agitation populaire, le ressentiment et le désir de vengeance.
La France, où s'est déroulée une grande partie des combats, obtient de fortes indemnités de réparation et la réintégration de l'Alsace et de la Moselle dans le territoire français.
La Russie devient l'Union soviétique à l'issue de la révolution bolchevique de 1917 et de la contre-révolution.
Au nom du principe des nationalités, de nouveaux Etats (Tchécoslovaquie, Hongrie, Pologne, Pays baltes) sont créés en Europe centrale à la suite du démembrement de l'empire austro-hongrois.
Les Etats-Unis, principal créancier des puissances alliées lors de la Première Guerre mondiale, exigent le règlement des dettes d'achats de matériels de guerre, et de carburant aux Alliés.
Les traités de Versailles, de Saint-Germain, du Trianon et de Neuilly suscitent chez les peuples allemands, autrichiens, hongrois et bulgares, la rancœur et le désir de reconquête. En Allemagne, on fustige le diktat du traité de Versailles, les lourdes indemnités de guerre et la perte de « terres allemandes » comme la Haute-Silésie. Le ressentiment est particulièrement fort en Italie, où l'on parle de « victoire mutilée », car l'Italie n'obtient pas l'attribution des provinces de l'Istrie, de la Dalmatie et du Trentin qu'elle souhaitait.
Au cours des années 1920 et 1930, la France et le Royaume-Uni s'opposent sur la question allemande, notamment sur les indemnités dues par l'Allemagne et la reconstruction ou le démantèlement des structures industrielles allemandes. Cette opposition conduit à l'occupation de la région industrielle de la Ruhr, riche en charbon, fer et industrie métallurgique, par les troupes belges et françaises de 1923 à 1925.
Cette occupation contestée par la jeune République de Weimar (nom donné par les historiens au régime allemand en place de 1919 à 1933) qui soutient financièrement la résistance à cette occupation, entraîne rapidement une crise de l'économie allemande, une importante dévalorisation du Mark et un renforcement des extrêmes politiques nationalistes et communistes.
Confrontées à leurs propres difficultés économiques, la France et la Belgique finissent par accepter les propositions du plan Dawes de 1924 et retirent leurs troupes en juillet et août 1925.
Ignorance des accords avec l'Italie après le traité de Versailles
Lors de la Première Guerre mondiale, l'Italie n’est pas entrée en guerre au côté de l’Allemagne alors qu’elle avait signé la déclaration de guerre de la Triple Alliance (alliance militaire entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie). L’Italie s'est retirée de la Triple Alliance et a accepté la proposition de la Triple Entente (alliance militaire entre la France, le Royaume-Unis et la Russie impériale) en échange d'une compensation territoriale, au lieu de continuer à se battre.
L'engagement pris par les Alliés envers l'Italie est inconnu dans le traité de Versailles, et l'Italie n'a reçu aucune compensation territoriale. Les tensions ethniques se développent pendant cette période et préparent l'atmosphère de confrontation.
Cela suscite le désir de se défendre chez certains Italiens, en particulier chez ceux qui avaient combattu lors de la Première Guerre mondiale, comme par exemple Benito Mussolini.
La crise de 1929 et la Grande Dépression
Au début des années 1920, certains pays comme la France et le Royaume-Unis connaissent une reprise économique rapide.
En 1929, les économies de nombreux pays dont les anciens belligérants de la Première Guerre mondiale connaissent l'une des plus importantes crises économiques de l'histoire entraînant chômage et récession. L'Allemagne est notamment concernée suite au retrait des investissements massifs des Américains. Cette crise économique fait naître un contexte propice à la montée et la prise de pouvoir des Partis nationaux-socialistes en Allemagne et fascistes en Italie. Durant cette période dite de Grande Dépression, les partis nationalistes tentent de soutenir l'emploi en lançant de vastes chantiers dans l'industrie militaire.
Le Royaume d'Italie aux mains du parti fasciste (1922-1939)
Bien que faisant partie des vainqueurs de la Première Guerre mondiale, la population italienne est très déçue des accords de paix du Traité de Versailles, de la gestion économique du pays, et craint que les nombreux mouvements sociaux dans le pays donnent lieu à une révolution comme en Russie. Pour s'en prémunir, l'Italie se tourne vers l'extrême droite et tombe dès 1922 dans la dictature de Benito Mussolini et de son parti fasciste.
Les difficultés économiques de l'Allemagne et l'arrivée au pouvoir d'Hitler
Ruinée par la Première Guerre mondiale et humiliée par le Traité de Versailles, l'Allemagne retrouve un peu de prospérité économique jusqu'à la crise de 1929. Le manque de confiance de la population dans les leaders de la République de Weimar l'amène en 1933 à confier le pouvoir au parti national-socialiste d'Adolf Hitler. Les principales mesures de la nouvelle politique consistent en un renforcement du secteur militaire et une politique étrangère très dure visant à constituer un bloc germanophone avec d'autres états européens.
La guerre d'Espagne (1936-1939)
A partir de 1936, l'Espagne voit s'affronter les Républicains soutenus par l'URSS et de moindre manière par la France, et les franquistes renforcés par des divisions militaires italiennes et un groupe d'aviateurs de la Luftwaffe.
Cette guerre d'Espagne couve un nouvel affrontement entre les belligérants européens de la Première Guerre mondiale. Seule La Grande-Bretagne reste officiellement en retrait, mais en soutenant officieusement le camp franquiste.
Les ambitions d'Hitler ainsi que l'expansion territoriale de l'Allemagne nazie (1938-1939)
Le projet de constitution d'un bloc germanophone en Europe se concrétise dès mars 1938 par l'Anschluss (annexion de l'Autriche).
La France et la Grande-Bretagne concèdent en septembre 1938 à ce qu'ils pensent être une dernière demande d'Hitler visant à l'annexion des Sudètes (régions à l'ouest de Tchécoslovaquie). Mais en 1939, l'appétit d'Hitler se fait plus grand et il étend davantage son territoire en Tchécoslovaquie. Visant également le corridor de Dantzig pour faire le lien entre la Prusse et l'Allemagne, Hitler se heurte à la réticence polonaise qui voit en ce territoire son seul accès à la mer. Le 1er septembre, l'Allemagne envahit la Pologne : c'est le début de la Seconde Guerre mondiale.
Situation de l'Europe en 1939
A la fin de l'année 1939, l'Europe encore en deuil, domine largement le monde grâce à ses colonies implantées majoritairement en Afrique et en Asie. Le Vieux Continent voit l'émergence de 3 grands régimes totalitaires : l'Allemagne hitlérienne d'Adolf Hitler, l'Union des Républiques Socialistes Soviétique (URSS) stalinienne de Staline et l'Italie fasciste de Benito Mussolini.
Les événements précédant la guerre en Asie
Première guerre sino-japonaise (1894-1895)
L'Empire du Japon, développe depuis la fin du XIXe siècle une puissance économique et militaire, ce qui lui permet de se réserver une place centrale en Extrême-Orient.
Le 1er août 1894, le Japon affronte la Chine pour le contrôle de la Corée. L'armée nippone écrase l'Empire de Chine grâce à sa supériorité technologique malgré des pronostics en faveur de la Chine. De cette victoire, le Japon obtient la cession de Formose (Taïwan), des îles Pescadores et de la péninsule du Liaodong.
Guerre russo-japonaise (1904-1905)
A la suite de ce conflit, la Chine doit reverser des dettes de guerre auprès du Japon. La Russie voyant un moyen d'accroître son influence en Extrême-Orient paie les dettes de guerre de la Chine avec le soutien de l'Allemagne et la France. Ces trois puissances humilient Tokyo en lui imposant la restitution de la péninsule de Liaodong à la Chine. A partir de cet événement, la Russie et le Japon s'entraînent dans une lutte d'influence au nord-est de la Chine alors dominé par les puissances occidentales. La Russie accroît sa présence militaire dans le secteur, notamment avec la construction d'une base navale à Port-Arthur, au sud de la péninsule de Liaodong. Le Japon s'inquiète de la politique agressive des Russes et tente de négocier un partage des aires d'influence en Mandchourie. La Russie ne prend pas en considération ces propositions et la conciliation n'aboutit pas.
En conséquent, les Japonais détruise sans déclaration de guerre en 1904, une flotte russe située dans la rade de Port-Arthur, puis une autre en 1905 lors de la bataille de Tsoushima : c'est la Guerre russo-japonaise. Cette guerre se finit en 1905 par un armistice qui humilie la Russie, accordant au Japon le Liaodong, la moitié de l'île de Sakhaline et la prééminence sur la Corée. Le Japon devient le premier pays asiatique à avoir vaincu une puissance occidentale, ce qui lui offre auprès des peuples d'Extrême-Orient, un prestige qui subsistera jusqu'en 1945.
La politique expansionniste japonaise (1931-1945)
En 1914, l'Empire du Japon déclare la guerre à l'Allemagne et récupère à la fin de la guerre les possessions allemandes du Pacifique.
En 1931, sous le prétexte d'incidents transfrontaliers, le Japon envahit le nord de la Chine qui devient en 1932, le Mandchoukouo, Etat indépendant sous protectorat japonais.
En 1933, le Japon quitte la Société des Nations (SDN) puis, profitant de la guerre civile en Chine entre troupes communistes et celle du Kuomintang, occupe en 1937 une partie du nord-est de l'Empire de Chine dans une nouvelle guerre.
La même année, l'Armée impériale japonaise tente d'envahir la Mongolie, mais cette tentative est freinée par l'Union soviétique. Ces deux puissances conviennent alors d'un pacte de non-agression.
En 1941, Hirohito adopte le plan de son état-major qui prévoit une occupation du sud-est asiatique et l'établissement d'une " Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale ". Cette expansion débute par l'occupation de l'Indochine française. Le 7 décembre 1941, l'empereur autorise l'attaque de Pearl Harbor pour permettre de détruire la principale menace qui subsiste dans le Pacifique. Dans le même temps, l'Empire du Japon envahira les Philippines et la Malaisie.
Situation de l'Asie en 1939
Au cours de l'année 1939, les Japonais continuent leur politique expansionniste en Asie et négocient avec l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste un nouveau partage du monde. Cette politique entraînera l'attaque de Pearl Harbor qui conduira à une guerre entre Américains et Japonais.